Lettre ouverte : Les agents de la DGM qui fuient les zones sous occupation sont entendus sous PV lors qu'ils arrive

Alors que la situation sécuritaire se détériore gravement à Goma, Bukavu et dans plusieurs zones de l’Est du pays, les agents de la DGM affectés dans ces territoires sont aujourd’hui les premières victimes d’une gestion centralisée qui semble se complaire dans le silence,...

Alors que la situation sécuritaire se détériore gravement à Goma, Bukavu et dans plusieurs zones de l’Est du pays, les agents de la DGM affectés dans ces territoires sont aujourd’hui les premières victimes d’une gestion centralisée qui semble se complaire dans le silence, l’intimidation et le déni de réalité.

Les administrations provinciales de la DGM Nord-Kivu et Sud-Kivu se sont provisoirement repliées à Beni et Uvira, échappant ainsi à l’avancée des rebelles du M23. Mais à quel prix humain ? Nos correspondants à Kinshasa ont fait un constat douloureux :

  1. Les agents qui, dans un élan de survie légitime, ont rejoint Kinshasa sont aujourd’hui contraints d’être entendus sous procès-verbal (PV), comme s’ils étaient des délinquants, simplement pour avoir cherché à préserver leur vie. Cette procédure injustifiée constitue un point extrêmement marquant, inquiétant et inacceptable, qui exacerbe davantage le traumatisme de ces agents déjà éprouvés par la crise.
  2. Quant à ceux qui n’ont pas pu rejoindre les sites administratifs de repli (Beni et Uvira), ils sont automatiquement suspectés de connivence avec la rébellion. Cette généralisation, sans fondement ni enquête, est non seulement injuste, mais profondément traumatisante pour ces agents déjà en détresse.

Certains agents qui se sont confirmés sous l'anonymat se posent des questions lourdes de sens :

1. De quelle autorisation parle-t-on pour verbaliser les agents, alors que même les directeurs provinciaux ont fui sans prévenir ? Le cas du Directeur provincial de la DGM/Nord-Kivu est éloquent : son départ précipité et silencieux, sans instruction ni coordination, a laissé les agents livrés à eux-mêmes face à un danger imminent.

2. Pourquoi la Direction Générale reste-t-elle muette face à l’évidence de cette fuite en cascade des cadres censés incarner l’autorité sur place ? Pourquoi seuls les agents de terrain paient-ils le prix de l’absence totale de leadership ?

3. Pourquoi les directeurs adjoints du Nord-Kivu ne sont-ils pas réaffectés à Beni, comme le veut la logique hiérarchique et opérationnelle ?

4. Quelle protection ou assistance a été prévue pour les agents restés dans des zones d’affrontement, sans consignes, ni matériel, ni présence administrative ?

5. Pourquoi l’administration centrale choisit-elle de stigmatiser, au lieu de soutenir, ses propres agents déjà affectés psychologiquement ?

La vérité est simple et crue : la Direction Générale de la DGM n’a ni anticipé, ni accompagné, ni communiqué. Elle tente aujourd’hui de dissimuler son manque de préparation stratégique en reportant la faute sur les agents. Cette posture, au lieu d’apporter des solutions, aggrave le traumatisme.

Et pourtant, les signes avant-coureurs de la chute des villes de l’Est étaient visibles :

  1. Multiplication des affrontements à la périphérie des villes,
  2. Retrait progressif des autorités locales,
  3. Montée en puissance de la présence rebelle autour des postes frontaliers.

Ces éléments appelaient à l’élaboration et à la diffusion d’un protocole de crise clair, que la Direction Générale aurait dû activer au moins une semaine, ou au plus tard 48 heures avant l’entrée des rebelles, pour orienter les agents sur :

 

  1. Le repli sécurisé,
  2. Les points de rassemblement,
  3. Le maintien de la chaîne administrative dans un cadre temporaire.
  4. L’absence de ce protocole démontre une faillite grave dans la gestion des ressources humaines en situation de crise.

Nous en appelons au Directeur Général de la DGM : l’heure n’est plus aux intimidations administratives, encore moins aux procès d’intention. Elle est à l’empathie, à la justice, et à la reconstruction. Car ce sont bien les femmes et les hommes sur le terrain qui portent les couleurs et la mission de la DGM, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie...

S'est confié un Patriote inquiet de la situation des agents de la DGM.

 


Veve kalonda

4 Blog posts

Comments
Sophie Dicki 3 d

L'histoire retiendra que la RDC a shaviré sous le reigne du beton
MAWA #pasi

   
Yvonne Murray 3 d

Cette RDC n'est pas normale
Les congolais souffrent vraiment